Les impacts du coronavirus et du confinement sur l’immobilier
La pandémie de COVID-19 que nous subissons actuellement est un véritable séisme à bien des égards. Si la santé reste la première des préoccupations, beaucoup s'interrogent également sur les conséquences d’une telle crise sur leurs projets. Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous proposons un premier état des lieux sur les différents impacts du coronavirus sur le secteur immobilier.
Quel impact pour les agents immobiliers ?
Comme dans beaucoup de secteurs, la crise du coronavirus a largement bousculé la vie des agents immobiliers. L’épidémie et les mesures de confinement ont en effet obligé les agences immobilières à fermer leurs portes.
Toutes les visites et rendez-vous physiques étant annulés, les agents travaillent désormais de chez eux et peuvent s’appuyer sur divers outils digitaux pour poursuivre leur accompagnement à distance.
Ce système devrait permettre d’assurer la continuité des services en attendant de pouvoir reprendre les visites.
Chez Valdor, les agents sont bien conscients qu’en cette période troublée, les clients sont davantage préoccupés par leur santé et celle de leur proches que par leurs projets immobiliers. Ainsi en témoigne la baisse de fréquentation des annonces sur les différents sites de recherche immobilière.
Pour Raphaël Masci, co-fondateur du groupe Valdor, « notre rôle est avant tout d’assurer un suivi des dossiers en cours. Nous devons nous positionner comme des médiateurs pour aider nos clients à passer cette crise en douceur et mieux préparer l’après. Nous voulons rester optimistes, nous focaliser sur l’essentiel et préparer les commercialisations futures sans précipitation. Nous assurons une permanence email et téléphonique à distance pour garder le lien avec nos clients, collecter et renseigner toutes les demandes de visites, et optimiser la gestion de nos biens en location. Nous nous devons, par solidarité avec le personnel soignant, d’être exemplaire dans le respect du confinement ».
Les notaires, également obligés de fermer leurs portes pour protéger leurs salariés et leurs clients, restent eux aussi mobilisés à distance. Ils mettent actuellement tout en œuvre pour proposer aux parties des solutions permettant de régulariser leurs opérations en cours par le biais de procurations : actes urgents préparés et signatures actées par procuration, audio ou visio-conférence avec les vendeurs et les acheteurs, etc.
Quel impact sur le marché et le crédit immobilier ?
Le crédit et le marché immobilier risquent eux aussi d’être impactés par cette crise.
Pour les personnes ayant contracté un crédit immobilier ou qui étaient sur le point de signer chez le notaire, les questions sont nombreuses face aux incertitudes de la situation. À commencer par celle des taux de crédit qui préoccupe plus d’un acheteur. Vont-ils remonter avec la crise du coronavirus ?
Rien n’est sûr à l’heure actuelle, comme l’explique Sandrine Allonier, la porte-parole de Vousfinancer.com, récemment interviewée par Le Figaro : « Il est actuellement difficile d'évaluer l'impact de la hausse des taux d'emprunt d'État sur les taux de crédit car le marché du crédit est actuellement à l'arrêt, les banques n'accordant plus pour la plupart de nouveaux crédits. L'impact sur les taux de crédit dépendra de la durée du confinement et de l'annonce de nouvelles mesures de la part de la BCE... si cette période se prolonge, cela pourrait se traduire par une chute des demandes de prêts sur plusieurs semaines : dans ce contexte, les banques pourraient souhaiter maintenir des taux bas pour rattraper le retard, quitte à rogner sur leurs marges pour relancer la machine... »
Du côté des offres de prêt, les acquéreurs doivent s’attendre à un allongement des délais de traitement des dossiers. Cependant, même si les conditions suspensives venaient à être dépassées, il est peu probable que les vendeurs demandent l’annulation de la vente puisqu’il semble complexe de trouver un nouvel acheteur dans les conditions actuelles.
Dans ce cas, on recommandera d'allonger les délais des transactions à l'amiable.
Pour ceux qui ont déjà contracté un crédit immobilier, il faut savoir qu’une majorité de prêts comporte une clause de modularité qui permet de réduire ses mensualités (de 10% à 30% en moyenne) en cas de force majeur, lors d’accidents de la vie, de baisse de revenus, ou encore de perte d’emploi. Cette dernière n’implique aucun frais et ne peut être refusée par la banque. Notez également que le report des mensualités, n’inclut pas l’assurance emprunteur que vous devrez continuer à payer pendant cette période.
En ce qui concerne une éventuelle baisse des prix de l’immobilier, les experts ne se prononcent pas. Raphaël Masci, co-fondateur du groupe Valdor rappelle « que lors de la dernière crise de 2008, il y avait 5 biens à vendre pour 1 acquéreur, et qu’aujourd’hui, sur les secteurs les plus tendus, il y a 4 acquéreurs pour 1 bien à vendre ce qui devrait contribuer au maintien des prix à court et moyen termes ».
Et sur le plan local ?
Le regard d’un courtier en crédit dans le Rhône
Pour bénéficier d’un œil avisé sur le marché local, nous avons contacté notre partenaire Arnaud Pochat Baron, courtier chez Axellia Financement. Voici son point de vue sur la question :
“Nous entendons aujourd’hui dans les médias de nombreuses analyses délivrées par des « spécialistes » du marché immobilier en France. Beaucoup de raccourcis sont pris et il ne faut surtout pas perdre de vue que ce marché peut être très différent selon les régions, autant d’un point de vue de la valeur des biens que de la distribution du financement immobilier.
En tant que courtier régional et physique, je vais donner une analyse plus terre à terre de ce qu’il se passe aujourd’hui sur la partie bancaire dans le Rhône.
Les plus gros faiseurs bancaires régionaux en termes de distribution de prêts immobiliers se sont restructurés durant la crise du coronavirus, acceptant que leurs collaborateurs travaillent de chez eux ou bien en petite équipe se relayant sur des groupes d’agences.
Je peux confirmer que de nombreux dossiers ont pu être étudiés et décidés depuis les 15 derniers jours et que les projets de nos clients iront à terme dans les meilleures conditions. En effet, les taux étaient déjà très bas sur le mois de mars et nous venons d’avoir la confirmation qu’ils le resteront sur le mois d’Avril.
L’effet du coronavirus au niveau bancaire va certainement souligner de plus grosses différences tarifaires entre les banques en fonction de leurs stratégies :
- Afin de capter de nouveaux clients, certaines banques viennent de nous montrer qu’elles seront agressives sur les conditions d’emprunt qu’elles octroieront à leurs clients et/ou prospects.
- D’autres établissements bancaires profiteront de l’immobilisme de leurs clients pour augmenter leur taux et ainsi espérer restaurer leurs marges qui étaient trop faibles à leurs yeux en 2019. Ces mêmes banques tournent au ralenti et ne cherchent pas à produire de nouveaux encours de prêts immobiliers.
Au niveau des délais, l’ordonnance du 25 mars 2020 n°2020-306 vient de préciser les diverses mesures à prendre concernant les demandes d’autorisations d’urbanisme et décisions administratives. Ainsi les banques vont certainement proposer à leurs clients de rallonger les durées de validités des offres de prêt afin de sécuriser leurs projets.\"
Quel impact sur les déménagements ?
Si vous prévoyiez de déménager dans les jours et semaines à venir, sachez que c’est encore possible malgré le confinement.
Bien que le formulaire d'attestation à remplir avant chaque sortie n’évoque pas les déménagements, il est possible de rédiger soi-même une attestation sur l'honneur indiquant qu’il s’agit d’un déménagement avec la date et l’adresse concernée. Le ministère de l’intérieur précise cependant qu’ils doivent se limiter “aux besoins stricts” et qu’ils “doivent être reportés chaque fois que nécessaire”.
Par ailleurs, il ne sera pas possible de faire appel à ses proches pour vous aider à porter les cartons, les regroupements étant pour le moment interdits.
Pour les locataires ayant déjà déposé leur préavis de départ, il est également possible de rester plus longtemps que prévu, à condition, bien sûr, de continuer à payer son loyer.
Ceci s’explique dans la mesure où le droit public l'emporte sur le droit privé, ce qui rend les restrictions imposées par le gouvernement prioritaires face à un bail de location.
Notons enfin qu’il sera compliqué de faire appel aux sociétés de déménagement dans ce contexte, beaucoup d’entre-elles ayant décidé de suspendre leur activité par sécurité (bien qu’elle soit toujours autorisée d’un point de vue légal).
Vous avez des questions concernant votre projet immobilier ? N'hésitez pas à contacter nos agents qui restent à votre disposition pendant toute la durée du confinement et assurent à distance, la continuité de nos services.